L'or bleu des Blue Mountains

Mettre le cap sur les montagnes bleues à 65 kilomètres de Sydney, c’est survoler un instant d’éternité. La beauté inouïe de ces canyons fraichement aérés d’une légère brume bleutée. Cette brume qui donne son nom à ce lieu prisé depuis un siècle par les amoureux de la plus grande ville d’Australie . Et pourtant l’envers du décor c’est le désamour écologique qui guette la région. Les trois parcs nationaux qui s’y rejoignent renferment les plus vastes étendues de forêt du New South Wales. Des eucalyptus par milliers. Nous survolons la canopée pour découvrir enfin le joyau surprotégé de la région. Un splendide lac nommé Burragorang dont les eaux cristallines sont retenues par un gigantesque mur de béton.  

Le Warragamba, Un barrage en guise de coffre-fort. Ces eaux inaccessibles au commun des mortels représentent aujourd’hui trois fois la superficie de la baie de Sydney et surtout la plus importante réserve d’eau de la région. Sans elles, pas d’eau potable pour les habitants. Cet or bleu jalousement gardé et qui ici, à la moindre sécheresse, vous file entre les doigts. Des réserves d’eau comme celle-ci, il y en a beaucoup dans le pays. Mais les nappes phréatiques se vident, les eaux s’évaporent, et certains lacs se vident inexorablement comme le fit il ya dix ans le Lac Georges non loin de Canberra. Les Australiens font partie des plus grands consommateurs d’eau de la planète. Mais les terres se craquellent. Le visage des terres se rident et l’écume a fait place aux poussières. Désormais un water act » régit la répartition et la consommation de l’eau. Les agriculteurs dont la production diminue sont soumis à la loi du quota. Pour éviter de boire la tasse, ils se sont déjà mis au goutte à goutte.