Cairns

Cairns-Normanton  ou la fureur de vivre !

Il est venu du cœur… Cet un énorme jet. D’une puissance inouïe. Comme les trombes d’eau qui n’ont eu cesse de nous tomber sur les ailes lorsque nous étions dans les îles. Mais cette-fois, nous sommes béni du ciel par les pompiers de Cairns. Imaginez : Entre l’atterrissage d’un A 380 et celui d’un 747, les pompiers de cet aéroport international venant chaleureusement déverser une énorme gerbe de « soleil liquide » sur nos petits ULM… C’est ça l’Australie. Le condensé d’une sympathie immense de tous ceux que l’on rencontre aux quatre coins du pays, ébahis par notre entreprise, et souhaitant à leur façon nous souhaiter « good luck »… Une signature manuscrite sur l’ULM cargo de Pierre Hallet venant à chaque-fois couronner ce cérémonial de bienvenue. Ces encouragements, comme les vôtres que nous lisons sur le site, nous vont droit au cœur… Nous donnent des ailes… C’est en pensant à vous que nous entamons cette étape de 330 nautiques, environ 540 kilomètres, qui doit nous conduire à Normanton. Petite bourgade de quelques centaines d’habitants, au milieu de nulle part, aux confins du Queensland. Quelques positions de Yoga pour « le stul » puis la zénitude d’une navigation à la beauté inouïe. J’ai le plaisir de la partager avec Alexandre qui avec aisance fait voltiger l’oiseau blanc qui nous porte d’un coin à l’autre des vallées escarpées aux alentours de Cairns. Des Montagnes à perte de vue cachant ça et là des rivières et cascades… Et de  très rares signes de présence humaine. Une fabrique de graphite transformant ces pics de pierre grisâtres en énorme blocs blancs ou plus loin les longues cheminées d’un site minier… A part cela la nature à n’en plus finir, reine en son royaume… Et nous princes du ciel heureux d’effleurer les eaux de « Einasleigh river », un affluent de la « Gilbert River » traversée par le nombreux bétail de grands propriétaires terriens. Un survol magique en formation. Olivier Ronveaux, Olivier Stul, Pierre Hallet et Jean-Claude Materne… Alexandre et moi jouant « touche-touche » avec l’écume pour apprécier de prêt cette merveille de Dame terre. Ici point de sécheresse mais de vastes territoires à protéger contre l’exploitation industrielle ou la déforestation. L’Australie reculée, celle de l’Outback, recèle bien des trésors insoupçonnés. Comme ces élégants oiseaux d’un blanc immaculé que nous croisons sur notre route. Nous ne sommes pas les seuls à voler en formation. Après trois heures 18 minutes de vol, nous arrivons à Normanton… « Gafa » disent vulgairement les australiens… En des mots plus choisis comprenez « à outsiplou les bains de pieds » … Outsiplou , son aérodrome, sa chaleur étouffante, ses mouches, ses libellules, qui accueilleront le premier saut de parachute en formation du Earth Challenge. Trois ULM côte à côte pour larguer trois paras (Pierre, Olivier, Jean-Claude) dans un ciel bleu parsemé de gros cumulus blanc. Blanc comme les pics de granits, comme les oiseaux grues… Comme ce délicieux chardonnay que nous partagerons le soir tombé dans à l’Albion Hotel. Un saloon en bois de l’outback où se retrouvent les cow-boys de la bourgade et les aborigènes. L’authentique Australie nous tend les bras. « Mitch » le guitariste nous souhaitant publiquement la bienvenue, comme l’avaient fait quelques heures plus tôt les pompiers de Cairns. Du fond du cœur, façon « take it easy belgian boys », un énorme jet de soleil liquide, d’une puissance inouïe, comme cette belle terre qui nous abrite, comme une indescriptible fureur de vivre.