Jaipur : Dans la queue du cyclone

 Il se nomme Phyan. Il  a provoqué une belle pagaille à Bombay, la capitale économique de l’Inde. Ecoles et établissements publics fermés, vols annulés et retardés à l’aéroport… Le menaçant Phyan est un cyclone qui a sillonné la côte Ouest de l’Inde engendrant dans la région une brutale chute des températures. Dégât collatéral : Pour la première-fois depuis le départ de U Tapao en Thaïlande, l’expédition Earth Challenge est clouée au sol. Nous devons rejoindre Ahmedabad, dernière étape de notre longue traversée de l’Inde pour rejoindre Karachi au Pakistan mais les caprices du ciel en ont décidé autrement. Notre météorologue Luc Trullemans nous le confirme ; Plafond très bas, mauvaise visibilité, pluies ; bref impossible pour nos coucous du ciel de franchir les reliefs montagneux qui sont sur notre route. Départ retardé… Le jour de repos prévu à Ahmedabad sera annulé afin de rejoindre le Pakistan dans les temps. Car la nouvelles est désormais officielle. Islamabad nous autorise à survoler le pays. Une nouvelle-fois, Flight service international et l’ambassade belge sur place (Merci Monsieur Rixhon !) ont fait du bon boulot !

Nous sommes donc à Jaipur, capitale du Rajasthan. Ses palais majestueux, ses éléphants, ses singes sacrés et sa forteresse d’Amber dont les murs d’enceinte s’échappent sur la colline environnante. Dernière étape de l’expédition pour le Stul qui nous quitte pour assurer le back up de l’expédition depuis Bruxelles et remplacer  Alexandre Gallina qui  nous apporte de Belgique un précieux canot de sauvetage dernier cri : Il assurera notre sécurité lors du survol du Golfe d’Oman dans quelques jours.  Pierre Hallet et Jean Penninckx ont une nouvelle-fois assuré la logistique et les contacts avec l’administration de l’aéronautique. Et une signature de plus sur l’ULM cargo ! Les indiens de Jaipur se montrent accueillants ; ici la petite aviation on connait : Un splendide sinus somnole dans un des hangars de l’aéroport.  La petite aviation que Jean-Claude Materne,  Olivier Ronveaux et moi-même délaissons quelque-peu,  le temps de se rendre en ligne régulière à Dehli pour rencontrer  Shirish Sinha : Responsable du département « changements climatiques » au WWF-Inde. Shirish nous parle de ce climat qui tourne fou ; de ces saisons bouleversées ; du réchauffement global qui entraine la fonte des glaciers de l’Himalaya. Le WWF étudie plus spécifiquement deux de ces glaciers : Le Gangoti, source de la rivière sacrée du Gange et le Kafani. Deux glaciers qui reculent distinctement d’années en années. C’est l’un des enjeux majeurs dans le pays mais aussi au Pakistan, au Bangladesh, en Birmanie.  Les glaciers de l’Himalaya alimentent  les neufs plus grands fleuves d’Asie… Ce sera donc notre prochaine étape furtive… Un vol régulier sur Leh, capitale du Ladakh,  à 3500 mètres d’altitude pour rencontrer les témoins de  cette menace écologique majeure. En attendant que Phyan s’endorme et que nos ULM redécollent.